Après la Gendarmerie nationale, c’est au tour de la préfecture de police de Paris de lancer un appel d’offres en vue de l’achat de drones. L’institution est intéressée par deux multi-rotors destinés à des missions d’observation, pour un montant avoisinant les 430 000 euros.
Comme nous l’annoncions en août dernier, les expérimentations menées par les autorités de la capitale depuis 2014 (avec du matériel de location) ont été jugées suffisamment concluantes pour que les pouvoirs publics décident d’acheter leurs propres appareils. L’appel d’offres de la préfecture de police de Paris, ouvert jusqu’au 10 mai, vise ainsi à « l’acquisition de mini-drones professionnels », à leur « maintien en condition opérationnelle » pendant deux ans (pièces de rechange, etc.) et à la formation des télépilotes.
Plus précisément, l’institution recherche un système d’ « aéronef télé-piloté à décollage vertical » muni d’au moins six moteurs électriques. Chaque drone devra disposer d’au moins deux modes de vol (l’un manuel, l’autre automatique – par exemple pour un retour d’urgence sans intervention du pilote), tout en étant capable de voler « à une vitesse d’au moins 10 m/s en mode manuel et 5 m/s en vol automatique ». Une autonomie de trente minutes minimum est par ailleurs exigée.
La masse à vide des appareils ne devra pas dépasser les dix kilos. Il faudra dans le même temps que les drones puissent emporter « une ou plusieurs charges utiles d’un poids total de 3 kilogrammes », les autorités voulant embarquer différentes caméras (haute définition, thermique…). Ces drones sont en effet destinés à être utilisés « en extérieur pour des missions de surveillance aérienne à basse altitude », nous apprend l’appel d’offres.
Des drones discrets, capables de lire des plaques d’immatriculation
Si la préfecture de police de Paris reste assez discrète à ce sujet, de nombreux indices sont disséminés : la caméra 720p devra « être munie d’un zoom optique d’au moins X10 » et « permettre une bonne vision de nuit (exemple : matériel de type NightShot ou doté d’un amplificateur de lumière, etc.) ». Les forces de l’ordre demandent à titre d’illustration à ce qu’il leur soit possible « de lire une plaque d’immatriculation normalisée à une distance d’au moins 50 mètres et à une altitude de vol de 30 mètres sur un véhicule à l’arrêt ». Une précision loin d’être anodine à l’heure où l’État commence à expérimenter des drones dans le domaine de la sécurité routière…