L’agence américaine de défense passe dans la seconde phase du développement du « LightningStrike », un drone rapide comme un avion, avec les capacités d’atterrissage d’un hélicoptère.
Imaginez un engin alliant la souplesse d’utilisation et la manœuvrabilité d’un hélicoptère avec la vitesse et le large rayon d’action d’un avion. Cet hypothétique engin, Graal de l’aéronautique, fait l’objet d’une recherche acharnée de la part de la DARPA, l’agence américaine chargée des projets de recherche avancés en matière de défense. Et le projet dédié à ces recherches, baptisé VTOL X-Plane (pour Vertical Takeoff and Landing Experimental Plane) vient d’entrer dans sa seconde phase.
Autrement dit, quitter le stade des plans et de la modélisation informatique pour passer à l’étape du démonstrateur technologique. Début mars 2016, l’agence a annoncé son intention de confier la réalisation de ce tout premier prototype à un consortium de trois sociétés : Aurora (pour la partie électronique et « dronisation »), Rolls-Royce (pour la motorisation) et Honeywell International (pour les batteries). Leur mission, construire et faire voler le « LightningStrike », un drone à motorisation hybride électrique.
Le cahier des charges exige que l’appareil soit capable d’atteindre une vitesse de 300 à 400 noeuds (550 à 740 km/h) et de transporter des charges pesant 40% de son poids, soit environ 2 tonnes de cargaison. « Cela va être très difficile à mettre au point mais ce projet a le potentiel pour pousser la technologie dans ses derniers retranchements.
L’objectif est de donner naissance à ce prototype d’ici deux ans et d’effectuer les premiers vols en 2018. Ashish Bagai rappelle toutefois que depuis des années les concepteurs d’avions s’escriment à mettre au point de telles machines. « Des douzaines de tentatives visant à accroître la vitesse sans amputer le rayon d’action ni la capacité d’emport ont été faites. Mais, jusqu’à présent, tous les efforts ont échoué d’une manière ou d’une autre ». En effet, le talon d’Achille de ces engins est qu’ils consomment énormément de carburant dans les phases d’atterrissage et de décollage, ce qui réduit considérablement leur autonomie durant les missions. Ce qui n’empêche toutefois pas leur emploi sur le terrain. Ainsi, le chasseur AV-8B Harrier II doté de telles capacités est encore en service dans les forces américaines.