Avec le soutien de la police, des étudiants néerlandais vont organiser des combats de drones pour stimuler la création de systèmes de défense mobiles.
Comment inventer de nouveaux outils de neutralisation des drones en combat rapproché ? Réponse de l’université de Delft, aux Pays-Bas : en organisant DroneClash, une compétition où s’affrontent en public des drones, comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo. Il n’est pas sûr que les très sourcilleux hauts fonctionnaires du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), l’autorité qui, en France, a pris en charge la lutte contre la menace que peuvent représenter des drones mal intentionnés, seront convaincus par la méthode. Celle-ci mérite néanmoins d’être testée. Ne serait-ce que pour le spectacle.
Eliminer ses adversaires par la technologie
L’idée du laboratoire de l’université de Delft est que chaque équipe en lice dispose de petits drones avec lesquels elle devra faire tomber ceux des autres équipes. Il ne s’agit pas d’un fight classique, mais d’un prétexte pour stimuler le développement de drones… antidrones.
Chaque équipe doit être capable de mettre à terre ses adversaires en utilisant les arguments de son choix, y compris en développant des programmes permettant d’éviter automatiquement un appareil ou, au contraire, d’éliminer un adversaire en étant capable de suivre tous ses mouvements. Nombre de start-up travaillent déjà sur ces sujets.
Une deuxième épreuve ajoute du piment puisque les organisateurs brouillent, avec différentes techniques, les liaisons entre les pilotes et leurs appareils. Une dernière épreuve consistera à faire la chasse à la « reine des drones » (en anglais, drone signifie faux bourdon, le mâle d’apis mellifera) dans sa ruche, défendue par ses ouvrières à hélices. Dans tous les cas, les concurrents doivent se préoccuper des questions de sécurité. On ne « descend » pas un appareil ennemi sans se soucier des dégâts collatéraux.
La police comme sponsor
« Outre le côté fun de la chose, notre but est de stimuler le développement de systèmes de neutralisation. C’est pourquoi la police néerlandaise est notre sponsor, explique l’un des responsables de DroneClash. En général, il s’agit d’outils de type militaire. Outre le surarmement qu’ils peuvent représenter, ils peuvent aussi, par exemple, ne pas pouvoir être utilisables à proximité de grands rassemblements. D’où la nécessité pour les autorités locales de disposer de moyens qui leur permettraient de faire face à ce genre de situation. »
La première épreuve aura lieu le 4 décembre dans un vaste hangar de Valkenburg, dans la province du Limbourg. DroneClash prévoit aussi d’alimenter une plate-forme à destination des développeurs de systèmes antidrones.